Culte au temps ordinaire
Liturgie d’entrée
Orgue :
Ouverture
Invocation
Chant 49-14
Psaume 2
Chant 5,1.3.5
Acte de repentance
Chant 61-18
Parole de grâces
Chant 61-37
Liturgie de la parole
Prière d’illumination
Lecture : Jérémie 2,5 ; 11-13
Chant 63-54
Lecture : Jean 8,12
orgue :
Prédication
Orgue
Annonces
Intercession
Chant 46-07
Liturgie d’envoi
Chant 62-81
Bénédiction
Orgue :
Liturgie d’entrée
Orgue :
Ouverture
Où tu te tiens,
Dieu se tient.
Où que tu sois
Dieu est
Lui qui promet
D’être avec nous,
Avec chacune et chacun,
Et d’habiter au cœur de notre cœur
Pour que nous habitions
Au cœur de son cœur.
Où tu te tiens,
Dieu se tient,
Pour te bénir
Pour t’écouter
Pour te relever
Pour t’accompagner.
Où nous nous tenons
Dieu se tient
Pour nous apprendre à vivre
Et à aimer
Pour nous aider à faire ensemble
Communauté de vie.
Oui, par Dieu,
Nous sommes les uns et les autres
En communion
Malgré la distance
Ou la diversité des circonstances.
Et en ce dimanche matin
Dieu nous visite
Il frappe à notre porte
À nous de lui ouvrir
Et de lui faire bon accueil.
Bienvenue à chacune et à chacun
En ce dimanche matin
Nous tous chercheurs de Dieu.
Que son amitié nous soit certaine.
Nous invoquons Dieu debout
Puis nous chanterons :
« Dieu trois fois saint, trois fois béni »
Au cantique 49-14
Invocation
Notre Dieu
Dieu humble et proche
Toi qui te caches
Pour que nous te cherchions
Toi qui te révèles
Où nous ne te cherchons pas
Tu es ici et là
Auprès de chacune et de chacun.
Nous sommes ici ou là
Ouverts à ta présence
Les mains vides
Mendiantes,
En attente.
Il est des jours
Où ta présence est si vive
Que notre cœur palpite
Et frissonne de joie…
Il est des jours
Où ton absence est si douloureuse
Que notre cœur semble s’éteindre…
En ce jour
En cette heure
Que notre cœur soit en fête
Que notre cœur soit en deuil
Fais-nous signe
À nous qui te cherchons.
Entends nos prières
Parle-nous au plus intime de notre être
Et donnes-nous de te reconnaître
Dans le visage de notre prochain.
Amen !
Chant 49-14
Psaume 2
Nous écoutons le psaume 2, comme une introduction au thème des trois cultes célébrés à Chexbres : Au secours, Dieu revient, au secours Dieu, reviens !
Pourquoi ce trouble parmi les nations ?
En quoi les peuples se sentent-ils menacés ?
Les guides des peuples se coalisent,
Les puissants se concertent
Contre Dieu et son envoyé.
« Débarrassons-nous
Des liens qu’ils nous imposent
Vivons libres sans leur autorité ! »
Le créateur des mondes visibles et invisibles
Sourit devant cette panique.
Il leur laisse une brûlure au cœur
Il dit non dans son indignation.
« J’ai consacré mon Messie à Jérusalem
Sur la montagne de mon sanctuaire. »
Je publierai la parole du Seigneur.
Il m’a dit : « Toi, mon fils,
Aujourd’hui je t’ai engendré.
Demande et je te confierai tous les peuples de la terre.
Tu ne laisseras pas place à l’injustice
Tu briseras ce qui engendre la violence
Conduis-les dans la justice.
Façonne-les à mon image. »
Maintenant, vous, les guides des peuples
Essayez de comprendre :
Le temps de la conversion est venu.
Venez vous mettre au service du Seigneur dans l’éblouissement de l’Esprit.
Exultez de joie dans l’adoration.
C’est un si grand tourment de lui tourner le dos !
Heureux ceux qui mettent leur confiance en lui.
Chant 5,1.3.5, Sois attentif à ma prière
Après la prière de repentance, nous chanterons : « Jésus le Christ, lumière intérieure », cantique 61-18, puis après les paroles de grâces, nous chanterons : « O ma joie et mon espérance, le Seigneur est mon chant », cantique 61-37.
Nous faisons silence devant Dieu pour déposer ce qui nous pèse, ce qui nous sépare d’une sœur ou d’un frère, ou de Dieu.
Acte de repentance
« Débarrassons-nous
Des liens qu’ils nous imposent
Vivons libres sans leur autorité ! »
Mon Dieu,
Oui, il m’arrive de trouver
Ton fardeau trop lourd,
Tes liens trop serrés,
Ton autorité trop imposante.
Il y a des jours
Où je voudrais me débarrasser de toi
De l’exigence qui selon mes pensées
S’attache à ton appel…
Il y a des jours où je voudrais
Penser sans toi
Vivre sans toi
Etre sans toi
Parce que la question que tu es
M’est trop difficile à envisager
Parce que l’image que j’ai de toi
Sans doute te défigure.
Alors fais-moi revenir
Et convertis mon regard
Pour que je te salue
Comme celui qui est
Tout Autre qu’un autre
Incomparable !
Amen !
Chant 61-18
Parole de grâces
Levons-nous
Puisque Dieu nous relève
Et écoutons la parole de grâce.
« Heureux celles et ceux
Qui mettent leur confiance en lui. »
Oui, heureux sommes-nous
Si nous plaçons notre confiance
En celui que l’on ne peut comparer
À aucun autre,
En celui qui nous aime
Comme on n’a jamais aimé,
En celui qui pardonne
Sans regret et sans compter,
En celui qui nous espère
Comme jamais personne
Ne nous a espérés.
Oui, heureux sommes-nous
Si nous plaçons en lui notre confiance
Il est fidèle et juste pour nous relever
Et pour convertir notre cœur
À sa tendresse.
Amen !
Chant 61-37
Liturgie de la parole
Après la première lecture, nous chanterons « Heureux celui qui écoute la parole de Dieu et qui la garde », cantique 63-54
Prière d’illumination
Notre Dieu,
Ta parole est vérité.
Rends nous disponibles
Et disposés
Pour toi et pour autrui
Par ta vérité.
Ta parole est vérité.
Par elle, rends-nous libres
Pour aimer
Et construire avec toi
Le monde où tu règnes.
Ta parole est vérité.
Donne-nous de l’entendre
Pour en vivre
Et pour oser en témoigner.
Amen !
Lecture : Jérémie 2,5 ; 11-13
Voici ce que le SEIGNEUR dit :
Est-ce que vos ancêtres
ont une faute à me reprocher ?
Ils se sont éloignés de moi
pour suivre des dieux qui ne valent rien
et devenir eux-mêmes des gens qui ne valent rien !
Pourquoi donc ?
Est-ce qu'un peuple a déjà changé ses dieux ?
D'ailleurs, ce ne sont même pas des dieux !
Mais moi, j'étais la fierté de mon peuple.
Eh bien, il m'a échangé
contre des dieux totalement incapables !
Habitants du ciel,
cela doit vous bouleverser,
vous faire trembler,
vous paralyser d'horreur !
Moi, le SEIGNEUR, je le déclare.
Mon peuple a commis une double faute :
il m'a abandonné,
moi, la source d'eau fraîche qui donne la vie.
Et il a creusé des citernes.
Mais ces citernes sont fendues,
elles ne retiennent pas l'eau ! »
Chant 63-54
Lecture : Jean 8,12
De nouveau, Jésus parle à la foule. Il dit : « La lumière du monde, c'est moi. Si quelqu'un me suit, il ne marchera pas dans la nuit, mais il aura la lumière qui donne la vie. »
Orgue :
Prédication
Mes amies et mes amis,
Sœurs et frères dans le Christ,
Qu’avons-nous fait ? Et qu’on fait nos ancêtres, les hommes et les femmes qui nous ont précédés ? Qu’avons-nous fait pour que sans cesse le mot crise revienne dans nos discussions, nos journaux, nos émissions de télévision, que la crise soit morale, économique ou écologique ?
Qu’avons-nous fait pour que notre avenir soit si souvent perçu comme menaçant et sombre ? Qu’avons-nous fait pour ne plus avoir la fierté du monde que nous laissons à nos enfants ?
* * *
Je conserve, encore vives en ma mémoire, les images et surtout l’angoisse qui a suivi et qui se perpétue, après la catastrophe de Fukushima, et l’impossibilité pour les hommes de maîtriser l’atome qu’ils avaient cru domestiquer, et les aveux d’impuissance après les premiers mensonges.
Qu’avons-nous fait en cherchant le dépassement de la condition humaine par le contrôle des forces de l’univers ? Qu’avons-nous fait ? Qu’avons nous mis en route ?
Nous avons cherché par nos technologies à réduire les contraintes de l’espace et du temps, nous avons cherché la diminution de nos efforts, l’augmentation de notre confort, le dépassement de nos limites, jusqu’à chasser la nuit pour y vivre comme en plein jour. Mais à quel prix ?
Je conserve encore vives en ma mémoire les inquiétudes des gouvernements à l’entrée dans l’été quand l’euro et les marchés s’effondraient, souffrant d’une crise de confiance majeure, et l’inquiétude n’est pas retombée…
Qu’avons-nous fait en donnant à l’économie aveugle la place centrale dans nos sociétés ? Qu’avons-nous fait en dérégulant les marchés et en faisant confiance à la main invisible qui devait, par la recherche de l’intérêt de chacun, conduire au bien de tous ?
Je conserve, toujours vives en ma mémoire — la publicité se charge régulièrement de me les rappeler — les injonctions impératives du moment qui me demande de paraître pour être, de me singulariser, comme les autres, pour être accepté par les autres, de penser à moi d’abord en m’inventant au quotidien.
Qu’avons-nous fait en divinisant l’individu, au mépris du bien commun ?
* * *
La parole du prophète Jérémie, adressée au peuple d’Israël il y a plus de 2500 ans, conserve toute son actualité.
« Est-ce que vos ancêtres ont une faute à me reprocher, demande Dieu ?
Ils se sont éloignés de moi pour suivre des dieux qui ne valent rien et devenir eux-mêmes des gens qui ne valent rien ! »
« Mon peuple a commis une double faute : il m'a abandonné, moi, la source d'eau fraîche qui donne la vie. Et il a creusé des citernes. Mais ces citernes sont fendues, elles ne retiennent pas l'eau ! »
Au siècle des Lumières, les intellectuels, Diderot, Voltaire, d’Alembert, nos ancêtres sur le plan de la pensée, ont commencé à jeter le soupçon sur Dieu — soupçon qui devait aboutir à l’annonce de son décès un siècle plus tard.
Ces intellectuels protestaient, avec raison, contre une certaine image de Dieu que pouvaient donner les grandes institutions ecclésiales et leurs dogmes. Un Dieu castrateur, ennemi du progrès et de la raison, un Dieu jaloux et souffrant, ne supportant pas la recherche et le désir d’autonomie des humains, un Dieu morbide se complaisant dans l’humiliation des hommes et des femmes, un Dieu à l’origine des guerres qui avaient ensanglanté l’Europe, un Dieu coupable du tremblement de terre de Lisbonne.
Ce Dieu-là, il fallait le tuer, comme on tue le père, pour que l’humanité enfin parvienne à sa majorité, à l’état adulte, libérée, émancipée de la tutelle de ce Dieu qui n’aimait l’être humain que soumis.
Les intellectuels ont trouvé à reprocher à Dieu et l’ont associé à l’obscurantisme quand eux, les Lumières, divinisaient la raison.
Comme souvent, le mouvement du balancier, dans la recherche d’équilibre, est allé trop loin. Ce n’est pas seulement ce Dieu-là — le dieu terrible, le potentat, l’empêcheur de penser — qui s’est trouvé évacué, mais Dieu tout court.
Le Dieu de la promesse, le Dieu créateur de la relation, le Dieu vivant qui n’a d’autres joies que la joie des humains, ce Dieu-là a été mis à la porte. Et sans remerciement.
Dieu congédié. Dieu, en ce qu’il représente les aspirations profondes de l’être humain, et ce vers quoi, et celui vers qui mon désir me porte, ce qui me dépasse infiniment, sans me détruire, sans m’anéantir, celui qui me dépasse infiniment, m’ouvrant une voie pour être et vivre en liberté.
Dieu congédié. Dieu encore, en ce qu’il me dit et rend visibles à mes yeux les limites fondatrices de l’humain et le mystère de ma vie. Dieu qui me dit que je ne peux me suffire à moi-même, quand bien même je le voudrais, et que cela n’est ni grave, ni humiliant, ni avilissant, mais qu’au contraire, c’est la condition même de toute relation et de toute rencontre.
Mais à la suite des Lumières, ce n’est pas seulement de la caricature de Dieu que nous nous sommes séparés — cela aurait été une vraie libération — mais de Dieu lui-même, qui dit oui au désir profond de l’être humain, et qui dit non à son désir devenu fou, à ce qui le détruit. Mais de Dieu lui-même en ce qu’il est ce que l’humain n’est pas et qui lui donne densité, identité, avenir.
Ecoutons encore une fois Jérémie :
« Ils se sont éloignés de moi pour suivre des dieux qui ne valent rien et devenir eux-mêmes des gens qui ne valent rien ! »
« Mon peuple a commis une double faute : il m'a abandonné, moi, la source d'eau fraîche qui donne la vie. Et il a creusé des citernes. Mais ces citernes sont fendues, elles ne retiennent pas l'eau ! »
La sagesse populaire dit : chasser le naturel, il revient au galop. En repoussant Dieu, ce n’est pas Dieu seulement que l’on chassait, mais bien le naturel de l’être humain, le propre de l’homme, cette part de lui qui se tourne vers plus grand que lui, qui le cherche et qui reçoit de lui vocation et identité.
Si nous avons cru pouvoir nous dispenser de Dieu ou des dieux, nous avons mal cru. Dieu chassé ne s’entête pas à revenir où il est indésirable. Mais du naturel de l’être humain, est-il possible de se défaire ? Ce Dieu que nous ne voulions plus, nous l’avons échangé contre ce qui n’est pas dieu.
Car d’une part le cœur de l’être humain a horreur du vide, et ce vide que Dieu laisse ne demande qu’à être rempli, et cette aspiration profonde à plus grand que soi, l’être humain cherche à la satisfaire, même avec des ersatz, et ce désir d’absolu, il tente de le combler avec ce qui promet de l’être.
Car d’autre part, jouant les apprentis sorciers, nous ne savons plus comment freiner les mouvements et les mécaniques que nous avons mis en route et qui aujourd’hui nous dépassent infiniment. Ce que nous avions cru domestiquer se retourne en maîtres contre nous et nous impose leurs volontés.
* * *
À la suite des Lumières, nous avons cherché et nous cherchons encore à nous émanciper de tout ce que nous considérons comme une limite, un frein à notre épanouissement et à notre liberté, de tout ce que nous pensons comme une tare ou un obstacle que la technologie saura et devra surmonter.
S’émanciper de l’espace et du temps, s’émanciper des liens et des attaches qui font de chacune et de chacun de nous un être de relation, s’émanciper des autorités et des règles qui rendent la vie commune possible, s’émanciper de nos devoirs pour ne conserver que nos droits. En un mot, s’émanciper de la condition humaine — qui est de me recevoir, dans une forme que je n’ai pas choisie —, pour s’inventer chaque jour.
S’émanciper. Voilà le projet, voilà l’intention. Mais il ne suffit pas de vouloir pour que l’émancipation ait lieu, pour qu’elle se réalise réellement, pour que la liberté advienne. C’est ici que les dieux nouveaux s’engouffrent.
En s’émancipant des relations humaines contraignantes et de certaines structures sociales qui donnaient à chacune et à chacun une place et un rôle, avec, il est vrai, peu de possibilités d’en changer, nous n’avons pas vu et réalisé que nous nous imposions un fardeau plus lourd encore : être et devenir par soi-même, être le seul porteur de son existence, avec le devoir d’excellence, au risque de la fatigue d’être soi, s’ériger en créateur de soi-même tout en désespérant d’y parvenir jamais. L’individu divinisé est un maître implacable !
En libérant l’économie des règles et des normes et en la plaçant au cœur des sociétés occidentales — et en l’imposant partout ailleurs —, nous n’avons pas vu ni réalisé que nous nous forgions une nouvelle idole, terrible et toujours insatisfaite, exigeant son lot de victimes humaines ici et là-bas, une idole vivant, paradoxalement, de la confiance même que nous refusons à Dieu. Il suffit que la confiance disparaisse et les marchés s’écroulent et les spécialistes ne savent plus alors à quels saints se vouer tout en multipliant les discours qui se veulent rassurants !
En confiant à l’atome — et pas qu’à lui —, et à la technologie censée l’apprivoiser, le soin de nous libérer de la peine musculaire, nous n’avons pas vu ni réalisé les risques et les engagements sur le très long terme que nous prenions. Pèse sur nous aujourd’hui la menace d’une catastrophe majeure. Comme le jugement d’un dieu terrible et fantasque qui peut brusquement faire éclater sa colère, pour un oui, pour un non ! Et c’est justement de ce dieu-là que les Lumières ne voulaient plus, et nous avec eux !
Atome, marché, individu, ce qui n’était pas Dieu nous les avons fait devenir dieu et nous avons cru à leurs promesses, mais que sommes-nous devenus ?
* * *
Pour qui veut l’entendre et l’accueillir, Dieu revient, moins pour reprocher — ce qu’il fait aussi en interrogeant douloureusement : pourquoi abandonner la source d’eau fraîche ? — Pour qui veut l’entendre et l’accueillir, Dieu revient pour offrir l’eau vive où l’eau frelatée s’est évaporée, et pour porter la Lumière où les Lumières l’ont voilée.
C’est ici qu’il faut entendre et réentendre la parole de Jésus : « La lumière du monde, c'est moi. Si quelqu'un me suit, il ne marchera pas dans la nuit, mais il aura la lumière qui donne la vie. »
Jésus est celui qui éclaire le monde et la vie dans le monde. Non pas d’une manière magique ou incantatoire, non pas comme une idole qu’il faudrait adorer et qu’il suffirait d’appeler pour qu’elle nous sauve. Non !
Jésus éclaire le monde en ce qu’il est capable de nouer avec Dieu, qu’il nomme son père, une relation vivante, vivifiante, dans laquelle chacun trouve sa place. Jésus éclaire le monde en tant que fils qui tisse avec son père des relations d’amour, de respect et d’affection, sans avoir besoin de tuer le père pour éprouver la liberté et exister. Jésus n’est pas devenu en tuant le père, mais en acceptant de ne pas l’être.
Jésus éclaire le monde en vivant une vie d’homme sans chercher à en dépasser les limites et sans lire, dans les liens qui l’attachent à Dieu, le signe infâmant d’une dépendance indigne.
Jésus éclaire le monde en donnant de Dieu le visage du Tout Autre qu’un autre, car c’est bien ici que réside la confusion dramatique, nous avons rejeté Dieu en lui prêtant nos intentions, nos caractères, nos défauts et nous lui avons substitué, sans le vouloir, sans le savoir, des dieux sourds, implacables, impérieux, sans voir qu’ils étaient à notre image !
Voilà ce qui peut nous orienter encore et encore, et éclairer notre marche dans le monde où nous vivons, la vie de Jésus offerte à notre regard, la vie du fils qui ne lorgne pas vers le père avec jalousie ou méfiance, mais qui apprend du père en le regardant faire. La vie du fils qui se dérobe quand on veut le faire roi, qui ne cherche pas sa propre gloire quand même ses frères l’y incitent, mais qui salue, émerveillé, le Tout Autre qu’un autre qui lui donne identité.
À celles et ceux qui le suivent, à celles et ceux qui renoncent aux promesses des dieux qui n’en sont pas, à celles et ceux qui osent la limite à leurs désirs, Jésus promet la vie, comme lui la reçoit du père qu’il imite. À celles et ceux qui, comme lui, se savent filles et fils et non père, il promet la lumière.
Explorer tous les possibles de la condition humaine, sans chercher à en franchir les limites, voilà ce qu’il nous faut apprendre à conjuguer et à décliner ensemble au quotidien, c’est ainsi qu’à notre tour nous éclairerons le monde.
« La lumière du monde, c'est moi, dit Jésus. Si quelqu'un me suit, il ne marchera pas dans la nuit, mais il aura la lumière qui donne la vie. »
Amen !
Orgue
Annonces
Offrande
Prière
Dieu notre Père,
reçois l’offrande que nous te présentons:
que dans le service de nos semblables
elle serve à ta gloire
et au bien de l’Église.
Amen
Chant 46-07
Peut être chanté avant ou après l‘intercession
Intercession
Notre Dieu,
C’est vers toi que s’oriente notre désir
Et c’est toi qui en poses les limites.
Donne-nous le courage
Et l’humilité
Pour être ici et maintenant
Homme ou femme, simplement.
Donne-nous l’audace
Et la clairvoyance
Pour limiter notre faim
Et notre soif de puissance.
Donne-nous un esprit ferme
Pour résister aux voix multiples et fortes
Qui voudraient faire des dieux
De chacune et de chacun.
Donne-nous l’amour
Qui reconnaît dans notre prochain
La limite à nos désirs
Et la chance de la rencontre.
Donne-nous de méditer
Avec reconnaissance
La vie de Jésus
Pour qu’elle inspire notre être entier.
Nous te prions pour notre monde
Et pour celles et ceux qui le dirigent
Pour qu’ils sachent renoncer
Au pouvoir sans limites.
Nous te prions pour les décideurs
Et les acteurs du monde économique
Pour que jamais ils ne perdent de vue
L’humain et le bien commun.
Nous te prions pour les pays en souffrance
Et pour les femmes et les hommes
Qui cherchent la justice et la paix
Au milieu des conflits.
Nous te prions en silence
Pour les personnes
Qui comptent avec notre prière
Et nous nous confions nous-mêmes
A ta tendresse.
C’est dans le nom du fils
Que nous te prions. Amen
Chant 46-07
Notre Père
Notre Père qui es aux cieux
Que ton nom soit sanctifié
Que ton règne vienne
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel
Donne-nous aujourd’hui
Notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi
À ceux qui nous ont offensés
Et ne nous laise pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mal
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire
Au siècle des siècles
Amen !
Liturgie d’envoi
Chant 62-81
Bénédiction
Dieu revient
Au cœur de chacune et de chacun
Pour y porter sa lumière
Et nous aider
À discerner l’essentiel.
Dieu revient
Pour nous apprendre à vivre ensemble
En osant expérimenter joyeusement
Nos limites et nos manques.
Dieu revient
Et il nous accompagnera
Tout au long de nos jours
Pour éclairer notre route.
Allez dans la lumière du Christ
Amen !
Orgue
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